
Comment puis-je comprendre les différences culturelles dans la manière de poser des questions en japonais
Pour comprendre les différences culturelles dans la manière de poser des questions en japonais, il faut prendre en compte que le japonais s’appuie beaucoup sur le contexte, la politesse, l’implicite et l’harmonie sociale. Contrairement à une approche plus directe parfois adoptée dans d’autres cultures, poser une question en japonais implique souvent de nombreuses nuances liées à la hiérarchie, au respect, et à la volonté d’éviter la confrontation ou de mettre l’interlocuteur dans l’embarras.
Quelques points essentiels à savoir :
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Indirectivité et politesse : En japonais, les questions sont souvent formulées de façon indirecte pour ne pas paraître trop intrusives ou agressives. Par exemple, on peut employer des tournures conditionnelles ou modales pour atténuer la question. Cela reflète une culture où l’on valorise la modestie et la douceur dans l’échange.
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Contexte et non-dit : La compréhension repose beaucoup sur le contexte et sur ce qui est sous-entendu. Le japonais exploite des indices culturels et sociaux et attend que l’interlocuteur lise entre les lignes, ce qui se manifeste dans le langage oral comme écrit.
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Gestion de la hiérarchie : Le statut social et la relation entre les interlocuteurs influent sur la manière de poser la question, notamment le choix des suffixes honorifiques et des niveaux de langue. Il faut adapter la question selon que l’on s’adresse à un supérieur, un égal ou un subordonné.
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Usage non-verbal : Dans les conversations japonaises, des gestes discrets comme des hochements de tête jouent aussi un rôle important dans la dynamique des questions et réponses, indiquant par exemple un encouragement à poursuivre ou un accord silencieux.
Cette manière de communiquer met l’accent sur l’harmonie sociale, limitant les désaccords ouverts et les questions trop directes qui pourraient gêner l’autre.
Pour aller plus loin, certaines études mettent en avant que les Japonais préfèrent souvent éviter la réponse directe (“oui” ou “non”) à des questions, préfèrent parfois ne pas répondre ou dire “je ne sais pas” pour ne pas froisser, ce qui est très différent des habitudes dans d’autres cultures. Aussi, la traduction et la compréhension interculturelle de ces questions nécessitent une sensibilité aux différences culturelles de communication, qui vont bien au-delà du simple vocabulaire ou grammaire. 1, 13
En résumé, pour bien comprendre comment poser des questions en japonais selon la culture, il faut intégrer les notions d’indirectivité, de respect de la hiérarchie, et d’importance du contexte implicite, plutôt que d’attendre des questions directes comme en français ou dans d’autres langues occidentales.
Références
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Des questions de traduction dans Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin
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Films japonais contemporains et représentations d’un pays perdu : des nostalgies à l’œuvre
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Etudes Comparatives sur la Hiérarchie au Travail: Le Cas des Chinois et des Japonais
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Différences culturelles, management interculturel et dynamique des alliances
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Interculturalised Japanese Logic and Values in the Aftermath of the March 2011 Crisis
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De quoi la prétendue authenticité culturelle japonaise est-elle le nom ?
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A Kinetic Approach to Understanding Communication and Context in Japanese
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Creating a Global Cultural Consciousness in a Japanese EFL Classroom.